Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Indomaniaque, mon blog de l'Inde
12 septembre 2006

Du poireau pour les Jaïns ?

Les Jaïns sont une minorité religieuse de l'Inde. Ils ont une doctrine assez stricte, disons que ce serait un peu le protestantisme du sous-continent indien. Mais ce qui les distingue, hors de toute question de spiritualité, c'est leur régime alimentaire.

Les Jaïns sont végétariens. Jusqu'ici, rien que de très normal en Inde. Mais voilà, ils ajoutent quelques spécificités à leur alimentation : ils ne mangent que ce qui pousse au dessus de la terre !

Quelques exemples pour bien cerner le problème (il est recommandé d'avoir eu un grand-père à la campagne qui faisait lui-même son potager, ou d'avoir suivi des cours de botanique) :

- Pommes de terre, radis, oignons, ail, betteraves rouges, carottes, celeri rave, endives -> pas possible !
- Haricots verts, petits pois, courgettes, poivrons, citrouille, salade verte, tomates -> possible !

Et les poireaux me direz-vous ? Après une analyse détaillée, je vous répondrait que le vert de poireau serait éventuellement possible dans une soupe poireau - pommes de terre ... si les pommes de terre étaient possibles, ce qui n'est pas le cas. Quant au blanc de poireau, là, c'est impossible, même si le poireau vinaigrette c'est délicieux.

Un Jaïn pieux a donc toutes les chances de mourir de faim en France. Si vous avez un invité jaïn à la maison, un conseil : laissez-le faire son marché et sa cuisine. Vous n'avez aucune chance de vous en sortir en utilisant un livre de cuisine française !

Publicité
12 septembre 2006

La circulation en Inde

Cette vidéo circulant sur tous les bons sites sur l'Inde, il me paraît indispensable de vous la montrer également. Fou rire garanti ou remboursé :

 


circulation routiere en inde
envoyé par sheerine

Personnellement, j'ai testé en Inde :

- la marche à pied. De stupéfaction en me voyant, un jour, un Indien à bicyclette a bien failli perdre le contrôle de son véhicule !
- la moto / la mobylette. Uniquement sur le siège arrière et sans casque. On a des principes ou on n'en a pas.
- l'éléphant. Pour monter au fort d'Ajmer. Un peu arnaque touristique.
- le char à boeufs. Disponible uniquement à la campagne. Forte secousses. On ne croirait pas, hein ?
- le rickshaw ou triporteur motorisé. Bien, parfois un peu polluant.
- les taxis. RAS.
- les bus de jour / de nuit. Divers niveaux de confort, et hélas souvent une vidéo à fond la caisse. Je mets deux jours à récupérer d'une nuit en bus ...
- les trains locaux à Bombay. Wouah ! Je prends les compartiments "Ladies only" parce qu'ils sont nettement moins pleins et qu'on y sent le jasmin que les femmes indiennes accrochent dans leurs cheveux. J'aime beaucoup l'ambiance.
- les trains grandes lignes de jour / de nuit. Jamais la nuit sans réservation. Jamais en première classe parce qu'on y rencontre trop de gens coincés. En seconde, les gens sont plus sympathiques. Quand j'ai le choix entre un train lent et un bus rapide, je prends le train, on peut au moins s'y mouvoir. Par contre, là, j'évite le compartiment "Ladies only" parce qu'on tombe souvent sur de vieilles bigottes traditionnelles.
- l'avion. Quand je ne peux pas faire autrement, faute de temps.

Je me refuse à :

- faire de la bicyclette sur un vélo pour homme. Les vélos pour femmes sont rares en Inde.
- faire de la mobylette (j'ai peur !), même si à Pune, c'est le moyen favori de déplacement.
- utiliser des vélo-pousses (il n'y en a pas à Pune, il n'y a que des rickshaw, ça m'évite le gros dilemne de l'occidental : utiliser ou ne pas utiliser ?).

L'avantage, en Inde, c'est l'extrême variété des moyens de circulation, à tous les prix et toutes les vitesses ...


8 septembre 2006

"Ah, qu'il est beau le débit de lait !" (Trenet)

 

 

Tout sur le "débit de lait" !

 

Un aliment très cher en Inde proportionnellement à la France, c'est le lait. C'en est à un tel point qu'il est classique de le vendre par litre, par demi-litre et par quart de litre. Les familles très pauvres achèterons juste le minimum, un quart de litre, qui sera consommé immédiatement, dans le thé par exemple, car sans réfrigérateur, il ne peut être conservé.

En ville, le matin tôt, se forme donc une longue file devant le magasin, la camionnette qui livre le précieux produit arrive et tout est vendu rapidement. N'essayez pas d'acheter du lait en fin d'après-midi !

Il y a du lait de vache et du lait de buflonne, conditionné dans un sac plastique solide, transparent et ... recyclable ! Ma grande surprise a été aussi de constater que c'est du lait entier vraiment entier, livré avec l'intégralité de la crème, alors que le lait français dit entier est largement écrémé.

Le travail de la ménagère commence alors, il y a un "cycle du lait" qui doit être achevé rapidement, pour éviter que le lait ne tourne :
- Faire reposer le lait pour faire remonter la crème à la surface.
- Ecrémer, mettre la crème (qui se conserve grâce à son gras) avec la crème des jours précédents.
- Si la quantité de crème est suffisante, fabriquer du beurre, en battant la crème avec un baton à beurre, le beurre obtenu est plus blanc que le beurre en France.
- Il reste de la fabrication du beurre le petit lait qu'on utilise comme boisson rafraîchissante, sucrée ou salée.

- Si la quantité de beurre obtenue depuis quelques jours est suffisante, transformer le beurre en ghee, beurre clarifié, en le faisant chauffer. Il se dépose dans le fond de la casserole un dépôt rougeâtre. Filtrer. Mettre le ghee dans des pots de conserve pour les grandes occasions.
- Il reste donc le lait écrémé. En collecter une partie pour faire du yaourt. Les ferments indiens de yaourt doivent sûrement être de qualité supérieure, car je n'ai jamais vu une ménagère chauffer le lait pour faire du yaourt, ni utiliser un thermomètre, ni bien sûr utiliser une yaourtière électrique (c'est quoi, çà ?). En tout cas, le yaourt indien est délicieux.
-Il reste encore du lait, il ne reste plus à la ménagère épuisée qu'à se faire un bon thé au lait - dans le nord de l'Inde - ou un bon café au lait - dans le sud -.

Quant à moi, en France, j'achète le lait, même pas entier, 0,75 E le litre, le yaourt 0,95 E les 600 grammes, le beurre environ 2,50 E les 250 grammes. Cà doit être çà, le progrès ...

25 août 2006

La cuisson des aliments en Inde

stove

En Inde, contrairement à la France, l'équipement et l'énergie pour la cuisson des aliments sont extrêment variés et dépendent beaucoup du niveau de vie des habitants. Voici la liste, du plus rural au plus high-tech :

- la bouse de vache séchée, énergie renouvelable,
- le bois, en théorie, énergie renouvelable, mais en pratique, la déforestation en Inde est très importante et le reboisement insuffisant,
tous deux dans un foyer à ciel ouvert, entraînant fumées et poussière toxique. Utilisation à la campagne.

- le kérozène, énergie non renouvelable car venant du pétrole
utilisé dans un mini-réchaud (risque d'explosion si mal manoeuvré). Utilisation en ville ou dans les endroits où le bois est rare.

- le gaz en bouteille, énergie non renouvelable,
utilisé dans un réchaud deux feux (très fréquent). Les vraies cuisinières avec four sont rares.

- l'électricité. Je n'ai jamais vu une seule cuisinière électrique. Ce choix est-il dû aux nombreuses pannes de courant ? par contre le four à micro-ondes a fait son apparition en Inde.

Enfin deux tentatives intéressantes :

- le four solaire. Energie renouvelable et gratuite.A installer sur la terasse hors mois de mousson. C'est une grand caisse peinte en noir, avec un miroir pour réorienter les rayons du soleil à l'intérieur de la caisse où cuissent doucement les aliments. Peu cher, mais des réticences à l'utilisation : est-ce adapté à la cuisine indienne ?

- le bio-gaz. Produit à partir des gaz (genre méthane) des fosses d'aisance, permet une sorte de "gaz de ville" dans des petits villages. Encore très rare, cher à l'installation, mais une fois celle-ci effectuée, énergie renouvelable et gratuite.

24 août 2006

La "middle class" indienne et ses WC

Comme son nom ne l'indique pas, la "middle class" indienne comporte des personnes aux revenus non excessifs mais déjà confortables pour le pays. Combien sont ils ? Quelques deux ou trois cent millions, qui ont le niveau de vie des pays du sud de l'Europe. Ca fait déjà beaucoup et un beau marché en perspective pour l'économie.

Selon Kunda, une amie à moi, il faut distinguer :

- la "lower middle class",
- la "middle middle class",
- et la "upper middle class" !

Voilà qui ne simplifie pas la classification. On dirait que les personnes refusant le système de caste ne peuvent s'empêcher de classifier quand même. Pas de panique, j'ai trouvé un truc imparable  pour savoir qui est qui. Vous entrez dans leurs WC et vous constatez :

- WC à la turque, pas de chasse d'eau -> lower middle class
- WC à la turque ou à l'européenne, la chasse d'eau existe mais ne marche pas -> middle middle class
- WC à l'européenne et miracle, la chasse d'eau marche ! -> upper middle class

Cette catégorisation devra être révisée périodiquement en fonction des progrès économiques de l'Inde.

 

 

Publicité
20 août 2006

La carte de rationnement (ration card)

ration_card_shop     <-- foule devant une "fair price shop"

Le document officiel de base de toute famille indienne n'est pas le livret de famille, inexistant, mais la "ration card". Eh oui, en Inde, il y a des cartes de rationnement !

C'est un document où sont inscrits tous les membres de la famille et qui permet d'avoir accès à des magasins nommés "fair price shops" où l'on trouve les produits de base (mais alors, vraiment de base !) à des prix subventionnés : le riz, le blé, le sucre et pour les plus pauvres l'huile et le kérozène. Son obtention est difficile et requière parfois un bakchich. Il y a en général deux tarifs, un pour les A.P.L. (= above poverty line = au-dessus du seuil de pauvreté) et un pour les B.P.L. (= below poverty line = en-dessous du seuil de pauvreté).

 

Sa perte, ou sa non-attribution, est catastrophique car la famille doit alors acheter les produits de base sur le marché libre, c'est à dire bien plus cher. Lors du tsunami, de nombreuses familles ont été confrontées à ce problème, ayant tout perdu.

Il y a quelques années, elle servait à tout, puisqu'en Inde, il n'y a pas de carte d'identité. Un ami à moi de milieu aisé pestait régulièrement contre ce document "honteux" qui n'était même pas individuel. Cependant, l'administration a introduit récemmment une carte d'électeur à défaut de carte d'identité.

La carte de rationnement peut servir aussi de justificatif pour obtenir un passport, un prêt bancaire ... Elle est en train de se moderniser, avec empreintes digitales et photos de toute la famille pour éviter les fraudes.

Pour l'évolution de cette dernière, lire (fichier .doc) : Ration_card

Donc, un conseil, si vous êtes Indien : ne perdez pas votre "ration card" !

20 août 2006

Les domestiques en Inde

servant

Chaque famille qui commence à être un tant soit peu aisée a sa servante qui vient faire le ménage,laver le linge et éventuellement faire les galettes de blé (chapatis). Ce sont parfois des fillettes d'une dizaine d'années seulement ; j'en ai même vu une en uniforme scolaire qui venait le matin tôt. Pour nous, Européens, c'est difficile à gêrer qu'une personne soit comme ça à votre service. Il y a un abîme entre mettre ses vêtements sales dans la machine à laver et voir une bonne s'escrimer à les laver à la main, au savon et à l'eau froide ! Compte tenu du volume de linge à laver chaque jour et des conditions dans lesquelles s'effectue l'opération, le résultat n'est pas terrible d'ailleurs et la ménagère indienne est bien avisée de laver elle-même les vêtements fragiles ! Ces servantes, payées très peu, n'ont pas de jours de congé. Les syndicats indiens essaient souvent de les inciter à se regrouper, à demander un tarif minimum et un jour de repos fixe par semaine. Lors de mon dernier séjour, il y avait même eu une grève des servantes - ce que je trouve bien normal -, bien acceptée par certains employeurs, moins bien par des personnes plus à cheval sur le système ou simplement des personnes très agées pour qui la servante était devenue vitale, comme chez nous les aides ménagères (il n'y a quasiment pas de maisons de retaite en Inde). C'était LE sujet du jour à Pune.

Extrait de Un barbare en Asie, Henri Michaux, Gallimard :

Ce à quoi je ne m'habituerai jamais, c'est à les voir s'abaisser devant moi. Non, je ne suis pas un rajah, ni un nabab ni un zémindar, ni un grand, ni un petit seigneur. Je suis comme tout le monde, vous entendez. Puissé-je ne pas renaître Hindou, plat. Soyez simples, je vous prie, je n'ai rien d'extraordinaire, ni vous, ni moi, ce n'est pas la peine de se jeter par terre. Non, je n'ai pas besoin de domestiques.
Les domestiques m'ont toujours été terriblement pénibles. Quand j'en voie un le désespoir m'envahit. Il me semble que c'est moi le domestique. Plus il est plat, plus il m'aplatit.
Ah ! ils peuvent se vanter, les Brahmes, d'avoir fait du beau travail. Pendant plus de deux mille ans, ils sont arrivés à abaisser, à avilir deux cent cinquante millions d'hommes.   

19 août 2006

Recyclage en Inde

dustbin<-- "Ne nourrissez pas la rue, nourrissez moi"

Une chose vraiment sidérante en Inde, c'est le recyclage des déchets !

Les voyageurs trouvent en général les rues très sales, mais à l'intérieur des maisons, la propreté règne et pourtant les poubelles sont de taille minuscule - une demi corbeille à papier de chez nous - et ne servent presque que pour les épluchures de légumes (100 à 500 grammes de déchet par jour et par personne, 1 kilo 200 en France !):

- il n'y a pas de restes alimentaires, on mange tout,
- il passe en permanence dans les rues des petites charrettes qui collectent les produits recyclables pour lesquels la ménagère obtient quelques centimes de roupies,
      * les verres
      * les cartons
      * les journaux, les papiers,
      * les emballages plastique du lait ...

Ceci dit, les ordures ménagères restantes ne sont que très rarement collectées régulièrement et s'entassent dans les rues. Certaines municipalités vont jusqu'à les brûler sur place pour des questions d'hygiène (d'où fumées et pllution atmosphérique !).

Mais le grand problème en Inde aujourd'hui, c'est la prolifération du sac plastique. Autrefois, tout était enveloppé dans du papier journal. Le sac plastique, devenu courant, est bien sûr plus hygiènique mais coûte cher et massacre l'environnement urbain.

Voir également dans la rubrique "Sites utiles à visiter" un grand article sur l'écologie en Inde.

15 août 2006

Ce que mangent vraiment les Indiens !

 

 

Thali

C'est bien beau d'être un touriste, mais quand on mange dans des familles indiennes, ce n'est pas la même chose que d'être au restaurant ! Je vous rassure quand même, c'est très bon, quoiqu'un peu répétitif. Voici un menu type dans le Maharashtra :

  • Galettes de blé
  • Riz
  • Légumes  (on change de légumes à chaque repas)

Trois suppléments à prendre en considération :

  • Du yaourt                                  -> famille un peu aisée
  • Du beurre fondu (ghee) sur le riz    -> on frôle le grand repas
  • Un dessert très sucré pour finir      -> repas de fête !!!

Allez, bon appétit !

 

13 août 2006

Laxman, un dessinateur humoristique indien

Laxman_himself

Laxman, très connu en Inde, croque dans ses dessins les travers de la société : pauvreté, corruption des classes dirigeantes et des politiciens, travers de l'homme de la rue ... Dans chaque dessin, il apparaît sous les traits d'un sympathique personnage moustachu, à lunettes, et à l'air distrait, dont l'oreille saisit au vol des conversations qui ne lui sont pas toujours destinées.

 

Pauvrete_edited  "Je n'arrive pas à pas comprendre ces gens. Pas une âme ici ne sait lire ou écrire et pourtant ils demandent une école"

 

Laxman__lections "Nous sommes si bons et avons fait tellement pour le peuple - et pourtant nous avons perdu les élections . Et pourquoi ? Parce que notre people a un sérieux défaut quelque part"

 

Publicité
<< < 10 11 12 > >>
Publicité