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Indomaniaque, mon blog de l'Inde
20 août 2006

Les domestiques en Inde

servant

Chaque famille qui commence à être un tant soit peu aisée a sa servante qui vient faire le ménage,laver le linge et éventuellement faire les galettes de blé (chapatis). Ce sont parfois des fillettes d'une dizaine d'années seulement ; j'en ai même vu une en uniforme scolaire qui venait le matin tôt. Pour nous, Européens, c'est difficile à gêrer qu'une personne soit comme ça à votre service. Il y a un abîme entre mettre ses vêtements sales dans la machine à laver et voir une bonne s'escrimer à les laver à la main, au savon et à l'eau froide ! Compte tenu du volume de linge à laver chaque jour et des conditions dans lesquelles s'effectue l'opération, le résultat n'est pas terrible d'ailleurs et la ménagère indienne est bien avisée de laver elle-même les vêtements fragiles ! Ces servantes, payées très peu, n'ont pas de jours de congé. Les syndicats indiens essaient souvent de les inciter à se regrouper, à demander un tarif minimum et un jour de repos fixe par semaine. Lors de mon dernier séjour, il y avait même eu une grève des servantes - ce que je trouve bien normal -, bien acceptée par certains employeurs, moins bien par des personnes plus à cheval sur le système ou simplement des personnes très agées pour qui la servante était devenue vitale, comme chez nous les aides ménagères (il n'y a quasiment pas de maisons de retaite en Inde). C'était LE sujet du jour à Pune.

Extrait de Un barbare en Asie, Henri Michaux, Gallimard :

Ce à quoi je ne m'habituerai jamais, c'est à les voir s'abaisser devant moi. Non, je ne suis pas un rajah, ni un nabab ni un zémindar, ni un grand, ni un petit seigneur. Je suis comme tout le monde, vous entendez. Puissé-je ne pas renaître Hindou, plat. Soyez simples, je vous prie, je n'ai rien d'extraordinaire, ni vous, ni moi, ce n'est pas la peine de se jeter par terre. Non, je n'ai pas besoin de domestiques.
Les domestiques m'ont toujours été terriblement pénibles. Quand j'en voie un le désespoir m'envahit. Il me semble que c'est moi le domestique. Plus il est plat, plus il m'aplatit.
Ah ! ils peuvent se vanter, les Brahmes, d'avoir fait du beau travail. Pendant plus de deux mille ans, ils sont arrivés à abaisser, à avilir deux cent cinquante millions d'hommes.   

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