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Indomaniaque, mon blog de l'Inde

22 août 2006

Ethnopsychiatrie sauvage

vache

Là, je vais devoir garder l'anonymat de la personne qui est venue chez moi en France, car j'ai promis de ne rien dire et de plus, à Pune, les nouvelles se diffusent très rapidement. Méfiance !

C'est un Indien brahmane, donc à priori végétarien, qui vient en France et nous mangeons au restaurant. Lui vient l'idée - et là moi-même j'étais bluffée parce que je le connaissais depuis longtemps - de manger un steak haché, donc ... du BOEUF ! Il y avait chez lui comme une sorte de défi dans cet acte, du genre "moi, je suis émancipé", tout en reconnaissant clairement qu' "il vaudrait mieux que ça ne se sache pas à Pune" (d'où l'anonymat). Pas de commentaire de ma part, au fond, il est "adulte et vacciné".

Le soir-même, à la maison, il se plaint d'un bouton sur le nez. Je regarde, vois bien un petit point rouge, mais rien de bien sérieux. Quelque chose comme un comédon un peu irrité ? Et là, mon ami commence tout un discours qui m'a stupéfaite : que ça vient de la nourriture, que celle-ci en France est de nature chaude, qu'elle crée des inflammations dans tout le corps, qu'il doit manger de la nourriture de nature froide ... là où je ne voyais que nez, bouton et tout petit microbe. Visiblement, ce n'est pas seulement son nez, c'est tout son corps qui est atteint par cette (mortelle ?) inflammation. Et son inquiétude de monter, c'était presque de l'angoisse, son discours de devenir de plus en plus obsessionnel ... Je me suis dit : Nous voilà bien ! Qu'est-ce que je fais maintenant ?

Idée soudaine : Mais pourquoi n'appelles tu pas X , tu sais il est en stage à Paris, il est de Pune, il est médecin, tu le connais, il va pouvoir te renseigner sur ce qu'il faut faire ! Appel téléphonique en urgence de mon ami. Trois quart d'heures en marathe (!!!), la langue du Maharashtra  auquel évidemment je ne comprends rien mais qui ont bien réussi à mon ami qui a retrouvé le sourire ... et est redevenu végétarien.

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22 août 2006

Décolonisation en Inde

Il y a des pays où la décolonisation ne s'effectue pas très bien, voire pas bien du tout, du coup les ex-colonisés décident pour mieux affirmer l'identité nationale de changer les noms de toutes les villes, de toutes les rues.

En Inde, ils ont vraiment pris leur temps, et aujourd'hui, juste pour mémoire :
- Bombay    = Mumbai
- Madras     = Chennai
- Bénarès    = Vanarasi
et encore juste parce que le parti nationaliste hindou est arrivé au pouvoir.

A Bombay, pardon Mumbai, se trouve un terminus de trains nationaux et locaux, terminus que tout le monde appelle V.T. Prononcer Viii Tiii ! D'où ma question à un ami :
- C'est l'abréviation de quoi, V.T. ?
- Victoria Terminus
- La reine d'Angleterre ? Et vous n'avez pas changé le nom à la décolonisation ?
Sourire un peu triste et amusé à la fois, puis :
- Vous savez, à la décolonisation, on avait VRAIMENT autre chose de plus sérieux à faire !

 

 

 

 

 

 

21 août 2006

La glace à la fraise est exotique !

glace

Les glaces sont très chères même pour pour un budget aisé en Inde. Aussi, quand je rends visite à mes amis, je m'arrange, l'air de rien, pour organiser une sortie chez le glacier.

Temps 1 - Repérage en fin d'après-midi avec quelques membres de la famille. Ce glacier est-il bien achalandé ? Noter les parfums disponibles et annoncer au vendeur notre venue pour le soir.
Temps 2 - Dîner, pendant lequel sont analysées et commentées en long et en large les différentes combinaisons possibles sur trois boules de glace.
Temps 3 - Après le dîner, départ tous ensemble chez le glacier, soit au minimum six à sept personnes et passage à l'acte d'achat. Le vendeur reste imperturbable devant les demandes / changements de dernière minute ...
Temps 4 - Paiement le plus discret possible.
Temps 5 - Dégustation.

C'est là que m'apparaît une vérité fondamentale : pour les Indiens, la glace à la fraise est on ne peut plus exotique. Tout le monde en a choisi au moins une boule.
- Pourquoi tu n'as pas pris "fraise", Françoise ?
Moi, en train de manger ma glace à la mangue (miam, miam !) :
- Oh, la glace à la fraise, en France, on en donne même dans les cantines scolaires ...
- Oui mais la mangue, c'est vraiment banal ...
- Mais pas pour moi ! La mangue, c'est délicieux et très rare en France ! C'est la mangue qui est exotique, pas la fraise !

Etc etc etc ... pendant une petite heure.

21 août 2006

Passage du blog à deux colonnes latérales

La nuit porte conseil ! Je viens de faire passer ce blog en deux colonnes latérales au lieu d'une après avoir effectué une sauvegarde de l'ancien.

20 août 2006

La carte de rationnement (ration card)

ration_card_shop     <-- foule devant une "fair price shop"

Le document officiel de base de toute famille indienne n'est pas le livret de famille, inexistant, mais la "ration card". Eh oui, en Inde, il y a des cartes de rationnement !

C'est un document où sont inscrits tous les membres de la famille et qui permet d'avoir accès à des magasins nommés "fair price shops" où l'on trouve les produits de base (mais alors, vraiment de base !) à des prix subventionnés : le riz, le blé, le sucre et pour les plus pauvres l'huile et le kérozène. Son obtention est difficile et requière parfois un bakchich. Il y a en général deux tarifs, un pour les A.P.L. (= above poverty line = au-dessus du seuil de pauvreté) et un pour les B.P.L. (= below poverty line = en-dessous du seuil de pauvreté).

 

Sa perte, ou sa non-attribution, est catastrophique car la famille doit alors acheter les produits de base sur le marché libre, c'est à dire bien plus cher. Lors du tsunami, de nombreuses familles ont été confrontées à ce problème, ayant tout perdu.

Il y a quelques années, elle servait à tout, puisqu'en Inde, il n'y a pas de carte d'identité. Un ami à moi de milieu aisé pestait régulièrement contre ce document "honteux" qui n'était même pas individuel. Cependant, l'administration a introduit récemmment une carte d'électeur à défaut de carte d'identité.

La carte de rationnement peut servir aussi de justificatif pour obtenir un passport, un prêt bancaire ... Elle est en train de se moderniser, avec empreintes digitales et photos de toute la famille pour éviter les fraudes.

Pour l'évolution de cette dernière, lire (fichier .doc) : Ration_card

Donc, un conseil, si vous êtes Indien : ne perdez pas votre "ration card" !

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20 août 2006

Des HLM ... merveilleux !

Pierre_Collinet      <-- la Pierre Collinet à Meaux

bidonville     <-- Bidonville à Bombay

Quand un ami indien passe chez moi à Meaux, je lui fais faire le tour de la ville : la cathédrale, le centre historique, le quartier du marché le samedi, en évitant toutefois soigneusement la halle à la viande et au poisson, car j'en ai vu certains - totalement végétariens - au bord de l'évanouissement à l'idée de contempler un bon rosbif ...

Avec Rahul, je suis allée plus en profondeur dans ma ville en lui montrant les divers quartiers HLM. Puis je l'ai amené à la Pierre-Collinet, réputée pour être un des 400 quartiers en grande difficulté de France, en lui annonçant que ce quartier était - selon la population - le pire quartier de Meaux. Nous nous somme donc retrouvés devant une barre de quinze étages et là ... il était, comment dire, tout à la fois émerveillé, écoeuré, au bord des larmes. Il ne pouvait pas comprendre que de si beaux immeubles soient le pire du pire ...

Quand on arrive de Bombay où la majorité de la population "habite" dans la rue, sous des espèces de tentes, ou dans d'immenses bidonvilles, la vue d'HLM français est merveilleuse ! J'ai eu du mal à le convaincre, chiffres à l'appui, que le taux de chômage y était monstrueux, les impayés de loyer nombreux, que les écoles aux alentours avaient un niveau plus bas que les autres ... que la misère peut être plus dans les têtes que dans le matériel.

20 août 2006

Les domestiques en Inde

servant

Chaque famille qui commence à être un tant soit peu aisée a sa servante qui vient faire le ménage,laver le linge et éventuellement faire les galettes de blé (chapatis). Ce sont parfois des fillettes d'une dizaine d'années seulement ; j'en ai même vu une en uniforme scolaire qui venait le matin tôt. Pour nous, Européens, c'est difficile à gêrer qu'une personne soit comme ça à votre service. Il y a un abîme entre mettre ses vêtements sales dans la machine à laver et voir une bonne s'escrimer à les laver à la main, au savon et à l'eau froide ! Compte tenu du volume de linge à laver chaque jour et des conditions dans lesquelles s'effectue l'opération, le résultat n'est pas terrible d'ailleurs et la ménagère indienne est bien avisée de laver elle-même les vêtements fragiles ! Ces servantes, payées très peu, n'ont pas de jours de congé. Les syndicats indiens essaient souvent de les inciter à se regrouper, à demander un tarif minimum et un jour de repos fixe par semaine. Lors de mon dernier séjour, il y avait même eu une grève des servantes - ce que je trouve bien normal -, bien acceptée par certains employeurs, moins bien par des personnes plus à cheval sur le système ou simplement des personnes très agées pour qui la servante était devenue vitale, comme chez nous les aides ménagères (il n'y a quasiment pas de maisons de retaite en Inde). C'était LE sujet du jour à Pune.

Extrait de Un barbare en Asie, Henri Michaux, Gallimard :

Ce à quoi je ne m'habituerai jamais, c'est à les voir s'abaisser devant moi. Non, je ne suis pas un rajah, ni un nabab ni un zémindar, ni un grand, ni un petit seigneur. Je suis comme tout le monde, vous entendez. Puissé-je ne pas renaître Hindou, plat. Soyez simples, je vous prie, je n'ai rien d'extraordinaire, ni vous, ni moi, ce n'est pas la peine de se jeter par terre. Non, je n'ai pas besoin de domestiques.
Les domestiques m'ont toujours été terriblement pénibles. Quand j'en voie un le désespoir m'envahit. Il me semble que c'est moi le domestique. Plus il est plat, plus il m'aplatit.
Ah ! ils peuvent se vanter, les Brahmes, d'avoir fait du beau travail. Pendant plus de deux mille ans, ils sont arrivés à abaisser, à avilir deux cent cinquante millions d'hommes.   

19 août 2006

Recyclage en Inde

dustbin<-- "Ne nourrissez pas la rue, nourrissez moi"

Une chose vraiment sidérante en Inde, c'est le recyclage des déchets !

Les voyageurs trouvent en général les rues très sales, mais à l'intérieur des maisons, la propreté règne et pourtant les poubelles sont de taille minuscule - une demi corbeille à papier de chez nous - et ne servent presque que pour les épluchures de légumes (100 à 500 grammes de déchet par jour et par personne, 1 kilo 200 en France !):

- il n'y a pas de restes alimentaires, on mange tout,
- il passe en permanence dans les rues des petites charrettes qui collectent les produits recyclables pour lesquels la ménagère obtient quelques centimes de roupies,
      * les verres
      * les cartons
      * les journaux, les papiers,
      * les emballages plastique du lait ...

Ceci dit, les ordures ménagères restantes ne sont que très rarement collectées régulièrement et s'entassent dans les rues. Certaines municipalités vont jusqu'à les brûler sur place pour des questions d'hygiène (d'où fumées et pllution atmosphérique !).

Mais le grand problème en Inde aujourd'hui, c'est la prolifération du sac plastique. Autrefois, tout était enveloppé dans du papier journal. Le sac plastique, devenu courant, est bien sûr plus hygiènique mais coûte cher et massacre l'environnement urbain.

Voir également dans la rubrique "Sites utiles à visiter" un grand article sur l'écologie en Inde.

18 août 2006

Test d'envoi de message par mail

Ce message me permet de vérifier qu'on peut bien mettre à jour son blog à partir d'une adresse E-mail.

Désolé pour ceux à qui j'ai fait perdre 15 secondes. N'hésitez pas à consulter le reste des messages, vous y trouverez peut-être quelque chose à "vous mettre sous la dent" !

18 août 2006

Soupe de tomates (2)

A force de manger en Inde, on peut franchement se poser la question de savoir ce que nous acceptons d'avaler en France.

A un dîner, chez des amis indiens, il y avait de la soupe de tomates. Moi :
- C'est très bon ! C'est quelle marque ?
Sourire généralisé chez mes amis, puis :
- Tu sais, Françoise, ici, nous n'avons pas toutes ces commodités ("all these amenities" en anglais). C'est de la soupe de tomates ... enfin, ici on achète les tomates.

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