Corrompre "ad minima" !
En Inde, la corruption des fonctionnaires et des policiers est une réalité, ce qui pose un cas de conscience à ceux qui ne veulent pas rentrer dans ce système. Comment alors faire avec sans en faire trop ?
Un ami à moi, Rahul, était avant sa retraite quelque chose comme directeur d'une agence d'interim employant entre autres des chauffeurs routiers. Or en cas d'accident de la route, les chauffeurs étaient mis systématiquement en prison quinze jours, quelle que soit la gravité de l'accident. Comme l'agence ne pouvait se passer d'eux, le plus simple était alors d'aller faire un petit tour au commissariat avec quelques roupies ...
Rahul avait un adjoint qui se refusait totalement à ce genre de manoeuvre de corruption de fonctionnaire, et Rahul tentait sans grand succès de l'y inciter, tout en reconnaissant que lui même était contre mais qu'il fallait bien faire avec le système. Finalement, il lui dit :
- Si vous m'annoncez que vous avez dû donner 200 roupies pour libérer un chauffeur, aucun problème, je m'arrangerai avec la comptabilité. Par compte, si jamais j'apprends que vous n'avez donné que 150 roupies et que vous vous êtes mis les 50 roupies restantes dans la poche, là, je vous licencie sur le champ pour corruption !