Rien n'est plus banal que de dire que les femmes indiennes, même les plus pauvres, aiment porter des bijoux et principalement ces délicats bracelets de verre qui tintent à leurs poignets à chaque mouvement (en anglais : bangles) ... L'idéal, ce sont six bracelets à chaque bras, les bracelets se vendent donc par douzaine.

Ces bracelets peuvent être maintenant en métal ou en plastique transparent, mais leur grâce et leur élégance restent.

En Inde, et je ne sais pas pourquoi, on a l'habitude de regrouper à un endroit unique les interrupteurs de toutes les lumières et équipements électriques de la pièce. Ces tableaux électriques ne sont ni esthétiques ni pratiques. C'est même une très fâcheuse manie quand on n'est pas de la maison. Supposons qu'on veuille allumer l'électricité dans la salle de bain. On essaie d'abord l'interrupteur 1, flûte, ce n'est pas le bon, c'est celui de la table de nuit, puis l'interrupteur 2, tiens, le ventilateur se met en marche, mais ce n'est pas ça que je voulais, puis l'interrupteur 3, puis l'interrupteur 4 ... Notons de plus que lesdits interrupteurs sont montés à l'inverse de ceux de la France : quand un interrupteur est ouvert en France, il est fermé en Inde. On finit dans un état d'extrême angoisse : je vais finir par tout faire sauter !

Voici deux photos pour vous convaincre de la réalité du problème : un cas simple, tout d'abord ...

et un cas nettement plus ardu :

Bien souvent, et après x tentatives, il ne vous reste plus qu'à aller faire pipi dans le noir ... urgence oblige !

Une habitude qui commence doucement à disparaître en Inde, c'est le séchage du linge en très grande hauteur, dû probablement au manque de place. Les Indiens accrochent très souvent une barre à dix centimètres du plafond (!), et je défie quiconque d'arriver à y faire pendre quelque chose, sauf à prendre une chaise. Alors, comment s'y prennent -ils ?

Ils prennent le sari, la chemise, la serviette ... et plient méticuleusement cette pièce de tissu en accordéon jusqu'à ne plus obtenir qu'une largeur de 15 cm environ. Puis ils posent le bout du tissu sur un bâton, en le laissant déborder de peut-être 10 cm, montent le bâton jusqu'à la barre, et une fois le tissu sur la barre, déplient le tout. Du grand art, vous dis-je !

Il y a donc dans les maisons un bâton à pendre le linge.

Dieu merci pour moi, le "Tancarville" a fait son apparition en Inde parce que dans certains cas, je passe  pour une infirme, même pas capable de mettre un tee-shirt à sécher !

Avez-vous remarqué que les Indiens ont de magnifiques cheveux brillants ? Je vous dévoile leur secret :

Il s'agit de l'huile pour les cheveux Parachute, dans son célèbre emballage bleu, disponible absolument parfois et présente dans toutes les salles de bain. Elle est 100 % huile de noix de coco. Les Indiens s'en mettent sur les cheveux le soir au coucher, avant de se les laver le matin, d'où des traces grasses sur les oreillers.

J'ai essayé d'en importer en France, mais sans succès. A 18 °, température dans mon appartement, elle fige et est donc inutilisable !

*** IN MEMORIAM ***

*** REQUIESCAT IN PACE ***

Lors de deux messages précédents, je vous avais informé qu'en Inde :

- la soupe de tomates se faisait bien à partir de vraies tomates et non pas à coup de produits chimiques, arômes artificiels, conservateurs et autres cochonneries, le tout sous sachet étanche,

- sa consommation était inversement proportionnelle à la cherté des tomates sur le marché. Plus le prix des tomates baissait, plus on trouvait de soupes de tomates au menu des familles.

Hélas, tout a une fin, et lors de mon dernier séjour, j'ai dû absorber pendant un dîner l'équivalent indien d'une soupe de tomates industrielle française. Oui, vous m'entendez bien, un truc en poudre et sous vide, certes plus épicé qu'une soupe française, mais bon ... quelle fin tragique pour un plat d'une telle qualité !

Il existe encore quelques bastions de résistance dans les 600 millions d'Indiens en dessous du seuil de pauvreté, mais combien de temps vont-ils pouvoir résister - sans aucun moyen sinon leur insolvabilité économique -  contre les multinationales de l'alimentation industrielle ?

En Inde, les casseroles n'ont pas de manche, ce sont des pots ! Pour les ôter du feu, il est nécessaire d'utiliser une sorte de pince. J'ai toujours considéré cette pince avec méfiance car :
- je suis très maladroite,
- en Inde, on est pieds nus dans la cuisine, tragique si le pot se renverse,
- enfin, la vapeur du liquide peut vous brûler la main si vous ne savez pas y faire.
Je ne comprends pas qu'un peuple aussi intelligent n'ait pas adopté le manche de casserole. Le seul avantage que j'y vois est la facilité de rangement des pots.

Par ailleurs, l'allume-gaz est vraiment extrêmement courant dans tous les foyers qui utilisent ce mode de combustion (si vous regardez la photo de la cuisine d'Usha, deux articles auparavant, vous verrez cet ustensile près du réchaud).

Voici donc une photo d'une extrême banalité en Inde, à tel point que mes amis se demandaient si je n'étais pas un peu piquée de photographier ça :

J'oublie la cocotte-minute, là aussi, il y en a partout, et on y fait cuire le riz et les lentilles. En France, je n'oserais pas, j'aurais trop peur d'avoir de la bouillie de riz en cinq minutes ! Et bien non, en Inde, ça marche.

Si jamais vous voulez prendre un bus en Inde, exercez-vous à la lecture des chiffres dans la langue locale, car les bus n'indiquent les chiffres "arabes" que dans les grandes villes ! Voilà ce que ça donne en marathe, en prenant l'exemple d'un calendrier :

On constate aisément que nos chiffres dits "arabes" pourraient être appelés chiffres "indiens" (et d'ailleurs, les vrais chiffres arabes, ceux utilisés au Moyen-Orient, ne sont pas les même que nos chiffres "arabes" à nous). Il suffit de s'entraîner un peu, les chiffres les plus durs à mémoriser sont le 4, le 5, le 7, et le 8.
Le 6 est facile, c'est un 3 renversé. Un ami m'a raconté qu'en marathe, "être comme 3 et 6" veut dire être fâché.

Bien remarquer la différence entre 21, 22 et 29, toutefois !

Je viens juste de recevoir un commentaire d'un ami canadien me déclarant - à la vue de la vaisselle indienne en inox - qu'il aime aussi beaucoup la vaisselle en inox mais que celle-ci est assez chère au Québec.

Et bien, je ne recule devant aucune cruauté superflue ! Pendant mon séjour, je me suis arrangée pour rentre visite chez elle à Usha, la servante de mes amis, dont on ne peut pas dire qu'elle ait un budget de ministre et voici une photo de son coin cuisine et de son vaisselier : rien que de l'inox ! Na !

Maintenant, si je vous dit qu'il sont à quatre plus un bébé dans même pas 16 mètres carrés, il faut sans doute relativiser cette histoire d'inox !!!

En Inde, presque tous les appartements ont une armoire en fer - que je trouve d'une laideur extrême - de type coffre-fort, et dont le propriétaire conserve soigneusement la clef. Si vous avez de la chance, cette armoire s'entr'ouve pour laisser apparaître une magnifique collection de saris en soie ou des objets plus précieux, tels l'argenterie. A l'intérieure de cette armoire se trouve de plus encore un mini-coffre ... qu'est-ce qui qui peut bien s'y trouver ? Mystère ! Cette partie ne s'est jamais ouverte pour moi. Comme l'usage de compte bancaires est récent en Inde, je pense que doivent y figurer l'argent et les bijoux.

Bien souvent, au dessus, on stocke les valises et les cartons. Les valises, car les Indiens adorent voyager, et de plus avec des tonnes de bagages. Les appartements sont petits, je n'ai jamais vu de caves, la place manque et le stockage se fait en hauteur. Ce n'est que dans les rarissimes appartements modernes au design européen que disparaissent ces deux éléments indispensables, l'armoire en fer et les valises. Ce que je trouve d'un manque total d'esthétisme ne semble pas troubler la majorité des Indiens.

Là, je vous préviens, vous n'êtes pas sortis de l'auberge. Parce que j'adore photographier tout ce qui est normal, banal, ordinaire, mais différent d'en France. J'ai donc une série exceptionnelle de photos sur les cuisines en Inde. Voici donc pour démarrer la cuisine et la salle à manger chez Babu et Rohini, où toute la vaisselle est en inox, comme usuellement en Inde. Même les verres sont en inox ! Vous pouvez remarquer sur le seconde photo la grande jarre à eau en terre, jarre qui conserve l'eau bien fraîche grâce à l'évaporation, celà se fait de plus en plus rare dans les foyers modernes :