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Indomaniaque, mon blog de l'Inde
11 octobre 2006

Un très beau vol de livres

J'étais au fin fond de la campagne indienne, dans un orphelinat créé pour les enfants victimes du tremblement de terre de Lattur en 94 et j'avais apporté à cette occasion en cadeau un sac de livres en marathe pour enfants. La sac devait peser dans les 15 kilogrammes !

J'étais avec le directeur lors qu'entra une jeune femme travaillant à l'orphelinat. En voyant tous ces livres, elle commença à les feuilleter avidement et voulut en emporter plusieurs chez elle. Le directeur lui demanda de n'en choisir qu'un, ce qu'elle fit, et elle repartit, l'air déçu.

La nuit suivante, je dormait (dans une chambre qui avait une porte mais pas de verrou) lorsque je fus réveillée par un grincement et l'irruption d'une silhouette féminine dans l'entrebâillement de la porte. Je fit semblant de continuer à dormir. La femme en sari s'approcha de la table où étaient tous les livres, se saisit prestement de quelques uns d'entre eux et disparut dans la nuit avec son trésor.

Qu'auriez-vous voulu que je fasse ?  Voler des livres, c'est un trop beau vol ! C'est ce qu'on doit appeler "la fureur de lire" ! Je n'ai jamais parlé de cette histoire à quiconque jusqu'à aujourd'hui. 

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8 octobre 2006

Il faut toujours se laver les mains avant de manger

J'étais invitée par une amie à participer à une réunion pédagogique pour institutrices de maternelle, réunion qui se passait dans une école de Kolhapur. Toutes les tables et les chaises avaient été poussées dans les coins, on avait étendu partout de grandes bâches colorées et les salles de classe servaient de salle de réunion dans la journée et de dortoir la nuit, tout le monde dormant par terre. C'était très bien organisé, même si un occidental aurait vraiment été étonné de l'aspect "camp de réfugiés" de cette réunion pédagogique annuelle.

Pour l'eau, l'organisatrice avait fait venir une citerne. Mais voilà que le second jour, mon amie Maya m'annonce :
- Le dîner est prêt mais on ne peut pas manger.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il n'y a plus d'eau. La citerne est vide !
-  Euh, c'est vraiment un problème ?
Maya me regarde alors avec un air scandalisé et des yeux effarés :
- Et avec quoi on va se laver les mains avant de manger ?

En Inde, il y a toujours plus de solutions que de problèmes. La responsable a téléphoné à ... qui a téléphoné à .... qui a téléphoné à ... en expliquant l'urgence de ces 150 institutrices privées de dîner pour cause de manque d'eau et vers 11 heures du soir, nous avons vu débarquer un camion citerne gracieusement envoyé par la municipalité. Enfin nous avons pu nous laver les mains et donc dîner.

PS : Essayez en France, rien que pour voir, de téléphoner au maire de votre commune pour vous faire livrer une citerne d'eau en toute urgence dans la soirée ! Des pizzas et du Coca-Cola, oui, de l'eau, non !

6 octobre 2006

Les pommes de terre sont dans le frigo

Les Indiens des couches supérieures de la société ont de plus en plus tendance à parler anglais, même chez eux, délaissant l'usage des langues régionales sauf avec les commerçants, les ouvriers, les servantes ... L'anglais est chic !

Je connais une famille où c'est le cas (ce qui ne les empêche pas d'être extrêmement humains et sympathiques). Un jour donc, une des filles de la famille demanda à sa mère avant le dîner :

- Mum, where are the potatoes ? (maman, où sont les pommes de terre ?)

C'est la servante qui répondit :

- The potatoes are in the fridge ! (les pommes de terre sont dans le frigo)

et ce fut la stupéfaction générale. Comment une servante pouvait-elle parler anglais, sans jamais l'avoir étudié ? Celà ne correspondait pas du tout à l'idée qu'on se fait d'une servante ...

24 septembre 2006

Une grave crise d'adolescence

En Europe, pour une jeune fille, une crise d'adolescence, c'est vêtements mini ou très collants, piercing, maquillage, téléphone portable et premiers émois amoureux.

En Inde, celà se manifeste parfois par des symptômes qui pour nous, Européens, peuvent être du plus haut comique. Je citerai ici l'exemple de X., jeune demoiselle de 16 ans (désolé, je suis forcée de préserver l'anonymat de cette personne devenue par la suite cadre dans une grande entreprise et mère de famille compétente) qui déclara un beau jour à ses parents que désormais ... elle ne mangerait plus qu'avec une fourchette !

Grand embarras des parents. Que faire ? En effet, manger avec ses doigts en Inde est on ne peut plus normal. Discussions, négociations ... Finalement, les parents acceptèrent, sous la réserve qu'elle mange quand même de temps en temps avec ses doigts, pour ne pas oublier, car en société, lors de mariages par exemple, on ne peut pas faire autrement et il faut savoir manger élégamment sans fourchette  !

Dieu merci, cette lubie absurde passa rapidement à notre demoiselle.

17 septembre 2006

L'eau du riz

riz

J'avais chez moi un ami indien et j'étais en train de préparer une ratatouille, plat quasiment inévitable quand on a des végétariens chez soi. Je fais donc cuire du riz, puis attrape l'égoutoir pour ôter l'eau en trop et ne garder que le riz.

Stupéfaction chez mon ami, presque scandalisé :
- Mais tu jettes l'eau du riz ! C'est là qu'est le plus nourrissant, c'est plein d'amidon !

C'est vrai que les Indiens font cuire le riz  "à la créole", avec un minimum d'eau, pas comme nous, en essayant de lui apprendre à nager.

Ca m'a rappelé une histoire indienne - vraiment triste - que j'ai lue, mais impossible de remettre la main dessus. C'est l'histoire d'un père et son fils, qui sont dans une misère extrême. Le fils, qui ne connait pas le lait (trop cher), demande à en boire, alors le père lui donne l'eau du riz, qui a à peu près la même couleur, en lui faisant croire qu'il boit du lait.

P.S. : si quelqu'un connait cette histoire et peut m'en fournir les références, merci de me laisser un message.

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11 septembre 2006

Des Indiens et des Roms

Cette anecdote n'est pas de moi, c'est Maryse - une connaissance à moi - qui me l'a racontée :

Elle se trouvait dans le métro parisien avec un groupe d'Indiens du Gujerat. Elle leur donna donc quelques consignes de sécurité en anglais ("faites attention à vos sacs" ...) puis, voyant de jeunes Roms traîner sur le quai, elle ajouta : "Méfiez-vous, ce sont de petits voleurs".

Les consignes furent traduites en gujerati, la langue locale du Gujerat, et, à la grande stupéfaction de tous, les jeunes Roms lancèrent une phrase véhémente - incompréhensible pour Maryse - puis s'en allèrent, visiblement vexés. Mais les Indiens avaient compris :
- Ils ont dit que ce n'était pas vrai, qu'ils n'étaient pas des voleurs !


La stupéfaction était totale, autant chez Maryse que dans le groupe d'Indiens.
Comment les Roms peuvent -ils comprendre les Indiens du Gujerat et inversement ? Et bien, il faut savoir que les Roms étaient au départ des nomades du Gujerat qui ont émigré au cours des siècles vers l'Ouest, tout en gardant la langue de leurs ancêtres. Les Roms sont des Indiens !

La morale de cette histoire, c'est qu'il ne sert à rien de signer des pétitions contre les Roms qui stationnent près de chez vous si vous avez fait un de ces merveilleux voyages en Inde pendant lequel vous avez admiré de ces nomades du Gujerat qui sont siiiiiii pittoresques !

9 septembre 2006

Un article pour dame

Nous les femmes avons une curiosité naturelle pour tout ce qui touche à la beauté, aux parfums, au maquillage ...

Lors d'un séjour en Inde, une très bonne amie me demande si elle peut voir ma trousse de toilette. Pas de problème, je comprends qu'elle soit fascinée par des produits qui viennent du Monoprix de ma banlieue de Paris, capitale de l'élégance ...

Au fond de ma trousse de toilette se promenait un article pour dame nommé tampon hygiénique. Mon amie s'en empare et me dit :
- Et cette petite chose, qu'est-ce que c'est ? C'est pour se nettoyer les oreilles ?
Moi, toute rouge :
- Euh, non, pas exactement ...

Conclusion : En Inde, il est difficile de trouver des cotons-tiges !

3 septembre 2006

La guerre nucléaire indo-pakistanaise n'aura pas lieu

Si j'en crois les journaux, la guerre nucléaire indo-pakistanaise couve toujours, ces deux pays étant des ennemis héréditaires. Ah bon ? Et si les gens étaient plus intelligents et ouverts qu'on ne le pense ?

Je recevais chez moi un couple de Pune, lui ancien militaire à la retraite de l'armée de terre indienne et elle femme au foyer, mais par ailleurs très active. J'avais pris quelques jours de congés, mais ce jour là, il fallait vraiment que j'aille travailler. Celà m'ennuyait beaucoup, les Indiens ayant très peu l'habitude d'être seuls ... Je suggère donc à mes amis quelques occupations possibles, dont une promenade le long du canal de l'Ourcq, près de chez moi, canal aux bords très boisés et sans circulation automobile.

En rentrant le soir, je les découvre tout contents.

- La journée s'est bien passée ? Vous ne vous êtes pas ennuyés ?
- Mais non, pas du tout ! Nous sommes allés nous promener le long du canal. Et savez-vous quoi ? Nous avons rencontré une famille pakistanaise, nous avons discuté avec eux. Nous parlons le hindi, eux, l'urdu, mais c'est très similaires comme langues, il n'y a qu'à l'écrit que ça change, et parfois quelques mots sont différents, on se comprenait très bien ... Alors ils nous ont invités chez eux, tout près, on a bu du thé, on a mangé des petits gâteaux, on a discuté tout l'après-midi, ils ont un magasin de vêtement à Paris, ce sont des gens charmants et ils nous ont dit de revenir quand on voulait ...

Faites-vous du soucis pour vos amis, je vous dis !

1 septembre 2006

Corrompre "ad minima" !

dollar

En Inde, la corruption des fonctionnaires et des policiers est une réalité, ce qui pose un cas de conscience à ceux qui ne veulent pas rentrer dans ce système. Comment alors faire avec sans en faire trop ?

Un ami à moi, Rahul,  était avant sa retraite quelque chose comme directeur d'une agence d'interim employant entre autres des chauffeurs routiers.  Or en cas d'accident de la route, les chauffeurs étaient mis systématiquement en prison quinze jours, quelle que soit la gravité de l'accident. Comme l'agence ne pouvait se passer d'eux, le plus simple était alors d'aller faire un petit tour au commissariat avec quelques roupies ...

Rahul avait un adjoint qui se refusait totalement à ce genre de manoeuvre de corruption de fonctionnaire, et Rahul tentait sans grand succès de l'y inciter, tout en reconnaissant que lui même était contre mais qu'il fallait bien faire avec le système. Finalement, il lui dit :

- Si vous m'annoncez que vous avez dû donner 200 roupies pour libérer un chauffeur, aucun problème, je m'arrangerai avec la comptabilité. Par compte, si jamais j'apprends que vous n'avez donné que 150 roupies et que vous vous êtes mis les 50 roupies restantes dans la poche, là, je vous licencie sur le champ pour corruption !

31 août 2006

Allo, la SNCF ? Y'a un problème !

train

En France, on est tellement habitué à la technique qu'on n'émet plus aucune objection rationnelle ...

Mes amis indiens me demandent à quelle vitesse roulent les trains en France. Je leur parle donc de notre TGV ("high speed train") et de son record de vitesse à 508 Km/heure.

- C'est impossible, me répond-t'on,
- Pourquoi ? C'est de la vitesse de point ("peak speed"), pas de la vitesse moyenne ("average speed"),
- C'est impossible, parce qu'à cette vitesse, le train décollerait !

C'est vrai, ça, comment est-ce possible ? La prochaine fois, je me renseignerai :
- Allo la SNCF ? Dites-moi, comment faites-vous pour empêcher vos trains de voler ?

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